Le joueur, Dostoïevski

Avoir lu Le joueur de Dostoïeveski m'a fait me poser beaucoup de questions.
Sur ce blog en particulier et sur la lecture en général.
Pourquoi ? Et quelles questions ?
Pour vous dire la vérité, j'ai lu ce roman afin d'élargir ma culture littéraire. Et si j'ai choisi celui-là, c'est surtout grâce à mon cher et tendre qui ayant sa prorpre culture littéraire bien plus large que la mienne, me l'a mis entre les mains.
Je l'ai lu sans déplaisir mais sans réel plaisir non plus. J'avais déjà essayé de lire du Dostoïevski plus jeune, mais j'avais commencer par Crime et Châtiment et, comme on peut facilement s'y attendre, j'ai bien vite abandonné. Mais Dostoïevski étant un grand classique de la littérature, ma curiosité était déjà piquée.
J'étais d'ailleurs si curieuse qu'en plein milieu de ma lecture, je suis allée lire les commentaires qui suivent le roman. Sûrement parce que je me suis inconsciemment rendu compte que lire "Le joueur" comme ça, sans en savoir plus sur l'auteur, pourquoi il l'a écrit, comment il l'a écrit et ce qu'il a voulu dire, ne m'apporterait rien.
J'y ai donc appris que ce roman est si court car l'auteur a eu un délai d'un mois pour l'écrire, sans cela, son éditeur se réservait tous les droits d'auteur sur tous ses textes pour les 10 années à suivre. Il l'a donc écrit rapidement et sous une certaine pression, mais il avait déjà sa trame, quelque part dans un coin de sa tête ou dans un fond de tiroir.
Les commentaires expliquent assez bien aussi la partie autobiographique du roman. Et comment ce roman fut un tournant dans sa vie professionnelle mais aussi personnelle car la sténographe qu'il a engagé pour l'aider est devenu sa femme.
Bref.
Après avoir su ça, je n'en ai pas plus apprécier ma lecture. Et encore, j'ai lu la fin des commentaires après avoir terminé le roman. Je n'avais donc pas toutes les clés en main.
Mais pour en avoir parlé avec mon cher et tendre, je me suis rendu compte que je n'avais pas grand chose à dire sur ce fameux joueur.
Parce que la lecture ne m'a fait ni chaud ni froid.
Et que c'est ainsi que je me suis rendue compte que ce blog, dans lequel tous les billets ou presque sont écrit à chaud, est un concentré de ressenti immédiat.
D'ailleurs, je suis certaine que si je devais reprendre les billets un à un, j'aurai plus ou moins de choses à dire et certainement, des sensations différentes après plusieurs mois de lecture.
Alors finalement, cette lecture qui était plus une lecture culture qu'une lecture plaisir, me fait me poser cette question :
est-ce une bonne chose d'écrire son ressenti à chaud ?
Ne faudrait-il pas que je réfléchisse un peu plus ? Que je me renseigne plus ? Que je sois capable d'analyser mes lectures plus en profondeur ?
Pourtant, je suis une personne assez impulsive et je suis toujours plus dans l'émotion que dans la raison. Si je me mets à faire cela, je sais que ça me prendra plus de temps et peut-être même que ça m'ennuira assez vite et que j'arrêterai tout, mais avec le sentiment d'échec.
En tout cas, je lirai peut-être les autres opus de Dostoïevski un jour, bien que ça ne me fasse pas spécialement envie aujourd'hui. Et si la lecture du Joueur m'a laissé un peu de marbre au niveau des émotions, elle m'a permis une grande remise en question qui a commencé il y a un certain temps à vrai dire, et qui est bien loin d'avoir trouvé une réponse claire et satisfaisante à mes yeux.