La soif, Andreï Guelassimov

C’est chez Chiffonnette que j’ai vu cette magnifique idée de lecture.
Bien sûr, je l’ai ouvert sans lire la 4è de couverture. Je me souvenais simplement que Chiffonnette avait été vraiment très enthousiaste et que comme souvent, elle m’avait donné envie.
Kosita est un homme complètement défiguré, brûlé à la guerre, qui boit de la vodka jusqu’à plus soif.
Il vit seul, se rappelle cette guerre, sa voisine vient le voir souvent pour faire peur à son fils qui ne veut pas aller se coucher.
Un jour, l’un de ses compagnons de guerre dispararaît. Avec deux de ses camarades, ils partent alors à sa recherche.
Si j’ai été vite happée par ce court roman, je dois avouer que finalement, je ne suis pas si enthousiaste que Chiffonnette.
Je crois surtout que c’est le style qui m’a gênée. Kostia nous raconte son histoire, sans être déprimé, en étant réaliste. Il est complètement brûlé et personne n’ose le regarder vraiment en face.
Il se souvient de la guerre, il se souvient de son enfance, de son père et de la jalousie de sa mère. Il nous parle de son frigo, du fils de la voisine, de ses camarades, de son ancien professeur…
Il passe de l’un à l’autre sans interruption. On le voit enfant et la ligne d’après il est adulte en voiture avec ses deux camarades à la recherche du troisième.
Le style est nécessaire je crois pour entrer dans la tête de Kostia mais moi je m’y suis complètement perdue.
Ce n’est que vers la fin, quand il commence à reprendre le dessin, quand il voit ses frères et sœurs, quand il regarde enfin, que ça allait mieux pour moi.
Exactement comme pour Kostia lui même en fait.
C’est vrai que « la soif » est un beau roman. Kostia est un personnage très attachant avec des dons exceptionnels pour le dessin, ce qui va le sauver.
Et heureusement parce que malgré son visage défiguré, on a envie nous aussi de le regarder, de le voir, et d’être son ami.
Chiffonnette y a vu beaucoup plus de choses que moi. Mais je crois qu’elle sait mieux voir que moi. En tout cas, comme le dit bien la 4è de couverture, La soif nous permet d’ « apprendre à voir, donc à dessiner, donc à vivre ».
Pour un livre qui commence mal et dans lequel il y a plein de choses laides et beaucoup de malheur, il y a quand même beaucoup d’espoir.
Et même si j’ai passé le plus clair de mon temps de lecture dans l’incompréhension, cette note d’espoir m’a permis de reposer ce livre sur une impression générale assez positive !