Shibumi, Trevanian

Nicolaï Hel est donc un personnage très intéressant qui va devenir le tueur le plus recherché du monde.
Deux ans après avoir pris sa retraite, une jeune fille vient chercher son aide, son oncle lui ayant longuement parlé de lui comme ami de longue date et comme protecteur si elle venait à avoir besoin d'être protégé. Ce qui va être le cas puisqu'elle se retrouve dans une fusillade lors d'une mission pour éliminer les terroristes palestiniens.
Il me semble à la fois difficile d'en parler, du moins comme il faut, et de résumer ce polar que je qualifierais à la fois de très bon et de très intéressant.
A savoir que Gallmeister a pour ligne éditoriale d'éditer principalement des auteurs américains ayant publié il y a quelques années et dont les titres sont épuisés. Ce qui est le cas de Shibumi, écrit en 1979, sorti en France chez Robert Laffont en 1981 et dont voici une deuxième traduction exquise plus de 20 ans après.
Je crois que ce qui m'a le plus plu dans ce polar ce sont les notions de culture très prononcées. L'auteur (dont, d'après la 4è de couverture on sait très peu de choses) s'attache à dénigrer la culture américaine tout en appuyant la culture orientale. Toutes les nations s'affrontent dans ce polar, chaque culture ayant ses défauts et ses qualités. Notre "anti-héros" s'étant retiré au beau milieu du pays basque, la culture basque est très importante, ce qui amène quelques touches d'humour très agréable dans ce monde où tout est calcul, élimination et vengeance...
Qant au "shibumi" c'est une notion japonais assez complexe à définir, une notion qui leur est propre. Une idée que je n'essaierai même pas de vous faire comprendre car je ne pense pas l'avoir compris moi-même.
En tout cas, elle est indissociable à la jeunesse de Nicolaï Hel qui a grandi au Japon et pour qui le jeu de Go est un moyen de défense ou d'attaque comme dans la vie.
D'ailleurs, le roman est construit sous six phases, correspondant chacune à une étape du jeu.
J'ai trouvé cette construction très intelligente, tout comme la construction intérieure à chaque phase. De longs flashbacks nous amènent à connaître l'enfance et la jeunesse de cet homme qui semble invicible, avec des yeux couleur vert bouteille, la plupart du temps inexpressifs.
Cet homme est le plus recherché du monde et pourtant, il est bel et bien notre héros. On le connaît bien, on sait comment il pense, on aimerait être son ami, sa maîtresse, mais certainement pas son ennemi parce qu'on sait qu'il est dangereux...
Je crois que je m'égare un peu mais comme je le disais au début, il est très difficile pour moi de parler de ce roman parce que ce n'est pas un polar très simple.
Il en ressort plein de choses, l'amitié, la confiance, la culture occidental face à la culture orientale, la guerre, la vengeance... tout ça sous une traduction très réussie.