Mangez-moi, Agnès Deshartes
Pour faire court, simple, concis et précis : j'ai AD-OR-E ce livre.
Que dire de plus maintenant ?
Des tas de choses!
J'appréhendais un peu parce que beaucoup d'entre vous ont aimé et que souvent dans ces cas-là, on se retrouve déçu.
J'appréhendais aussi parce que la restauration c'est un peu mon métier (juste un peu, on va dire que j'en ai fait, job d'été, école, stage mais au moins je l'ai vécu) et qu'on se demande toujours sur quelle genre de fiction on va tomber lorsqu'on se plonge dans un univers connu.
Pour ma part, j'y ai trouvé un plaisir que je ne connaissais pas du tout!
Je ne sais pas faire la cuisine, et peut-être parce que je ne sais pas la faire et surtout parce que je n'ai pas la cuisine pour, je n'aime pas faire la cuisine.
Agnès Deshartes m'a donné envie d'être derrière les fourneaux et de voir les gens sourire avec une bouchée de ce que j'aurai cuisiné par amour pour eux.
Agnès Deshartes m'a donné envie d'ouvrir mon restaurant (projet qui m'est passé par la tête quand je faisais mes études hôtelières).
Mais surtout, Agnès Deshartes a crée une recette magique pour moi. Dans son roman, il y a tout ce qui me plaît.
Elle fait de la poésie avec des légumes, elle fait vivre les épices et fait chanter tout ce qui se mange. Elle a une plume un peu magique parce qu'elle pourrait faire pousser des haricots géants.
Elle fait de la philosophie, se pose des questions que je me suis déjà posées. "Toute vérité est-elle bonne à dire?" Oui, Non, Mais.
Bon ça, c'était la vraie question du sujet de philo, mais à part ça il y a quand même des remises en question constantes, la peur de l'avenir, les envies de retour vers le passé, vers un monde meilleur, des souvenirs flous plus ou moins heureux et l'éternel "qu'est ce que je vais faire de ma vie ? qu'est ce que je vais faire de moi ?"
Je n'oublierai pas l'ingrédient secret de la recette de Agnès Deshartes : la bibliothèque de 33 livres de l'héroïne, Myriam.
Elle n'a que 33 livres. Elle oublie les titres et les auteurs. Mais elle en parle bien, elle les aime, elle les ouvre au hasard pour se faire du bien avec une phrase ou deux.
Et ça, j'adore!
On se batterai presque toutes pour celles qui a la plus belle bibliothèque (là je vais pouvoir m'amuser de nouveau avec un lien et vous dire d'aller faire un tour chez Flo qui a organisé un jeu à ce sujet) mais finalement j'admire celles et ceux qui n'ont que quelques livres sur des étagères, mais des livres qui leur sont chers, des livres qui leur parlent, des livres qu'ils pourraient lire jusqu'à l'infini.
Je me rends compte que je suis tellement prise par mon billet que je n'ai pas résumé le roman! Vous êtes nombreux à l'avoir lu mais certains seront peut-être gênés de ne pas savoir que Myriam a décidé d'ouvrir son restaurant qu'elle appelle Chez moi.
Il s'appelle ainsi pour la simple et bonne raison qu'elle y vit aussi, n'ayant pas assez d'argent pour payer le bail et un loyer.
A côté de ça, Myriam a un passé douloureux, au sujet de son fils Hugo. Passé dont on apprend des bribes au fur et à mesure que l'on tourne les pages.
Même si ce bouquin m'a passionnée, même si je m'y suis retrouvée à chaque page, je dois tout de même avouer que j'ai été un peu déçue de la fin.
Je ne peux malheureusement pas trop en dire pour ne pas trop vous en dévoiler.
Mais je reste sur mon ressenti général, comme au début de ce billet : j'ai AD-OR-E !