Le tailleur de pierres, Camilla Läckberg
Un matin, un pêcheur retrouve le cadavre d'une fillette de 7 ans morte noyée. Patrick, maintenant père d'une petite Maja de deux mois, va sur les lieux. Il reconnaît alors l'aînée de la nouvelle meilleure amie d'Erica, Charlotte. A priori, tout semble croire qu'elle s'est noyée, jusqu'à ce que l'autopsie révèle que l'eau retrouvée dans ses poumons est de l'eau douce...
Göteborg, 1923. Agnès ne cesse de jouer de ses charmes pour obtenir ce qu'elle veut de son père, avec qui elle vit seule...
Je n'ai lu ni "La princesses des glaces" ni "Le prédicateur". Mais je ne pouvais pas passer à côté d'un tailleur de pierres...
Alors sans connaître Erica et Patrick, j'ai ouvert "Un tailleur de pierres".
Et je dois dire d'emblée que je n'ai pas été déçue !!
Il y a tellement de choses à dire sur ce polar que je pense ne pas vraiment savoir par où commencer...
Déjà je dois dire que l'enquête est très bien menée. Je n'ai pas été étonnée en décourant le nom du meurtrier. Et pourtant, même si je m'en étais doutée, j'avais vite chassée cette idée de ma tête, n'ayant aucun indice !
Ensuite, pour le côté "polar suédois", je dois dire que j'ai retrouvé une foule de choses notée dans la série de Sjöwall et Wahlöö (dont j'attends la suite avec impatience! ;-)) : des policiers pas forcément parfait, qui préfèrent faire passer leur personne, leur carrière ou leurs amis avant une enquête (et donc par là font tout foirer), des flics qui font des erreurs, un chef qui n'a pas l'air d'être à sa place en tant que chef...
Quant aux personnages, justement, je dois dire qu'on a ici une galerie très complète de tout plein de personnages différents qui permettent à Läckberg d'aborder une foule de thématiques plus ou moins glauques...
A commencer par Agnès, la jeune fille qu'on voit évoluer de ses 14 ans à ses 53 ans. Jeune fille et femme égoïste, dont on sent petit à petit qu'elle est à la base de tout...
Ce qui amène à penser qu'ici, la psychogie, l'inconcient, ce qu'on a vécu dans l'enfance etc... est très important pour comprendre pourquoi on est devenu tel qu'on est. Parce qu'on ne peut s'empêcher de croire que cette Agnès qu'on voit grandir régulièrement entre les chapitres concernant l'enquête, n'a pas une part de responsabilité dans le meurtre de la petite Sara.
Et là je reviens sur le côté "polar scandinave". La construction de celui-ci me rappelle un de la série de Sjöwall et Wahlöö (mais je ne sais plus lequel), ainsi qu'un de Indridason... Une enquête aujourd'hui alternée par des chapitres sur des évènements qui n'ont, a priori, rien à voir, et qui se situent dans le passé.
Est-ce typique du genre scandinave ? Je ne sais pas mais en tout cas, je trouve que ça marche bien et que, évidemment, ça amène encore plus de suspens.
Car Camilla Läckberg excelle en alternance de chapitre en rapport avec les uns et les autres, qui se terminent tous sur un élément incroyable dont on ne connait pas encore la teneur qui va, bien sûr, nous faire tourner les pages envore plus goulument que ce qu'on avait déjà commencé!
Mais je m'égare car je voulais vous parler de cette foule de personnages : Erica, qui subit une dépression post-natale. Lilian (la grand mère de la fillette noyée) mère insupportable, très manique, qui contrôle absolument tout et tout le monde et qui cherche la guerre à son voisin Kaj pour des broutilles. Niclas, le mari de Charlotte (et père de la fillette noyée), qui se noie dans le travail pour oublier sa peine, incapable d'être fidèle à sa femme. Morgan, le fils des voisins de Lilian, atteint du syndrome d'Asperger (forme d'autisme que personne dans le bouquin ne semble connaître).
Le père de Niclas, à qui celui-ci n'a pas adressé la parole depuis ses 17 ans, fanatique de Dieu, homme de religion dangereux... Sa femme (la mère de Niclas donc), aveuglée par ce que dit l'Homme.
Et puis les flics ! Que dire des flics ? Gösta qui passe son temps à jouer sur son ordinateur ? Mellberg, plus âgé que Patrick mais qui ne fait que bourdes sur bourdes, et pas des minces, uniquement pour son propre intérêt...
Heureusement que Patrick et Martin sont là pour remonter le niveau ! Quoique, comme dans la série de Sjöwall & Wahlöö (eh oui encore!) la chance est pour beaucoup dans la résolution de l'enquête...
Bref, entre égoïsme, autisme, pédophilie, dépression post-natale... on peut dire qu'on ne lit pas quelque chose de tout rose !
D'ailleurs j'ai noté une phrase, tout simple, mais qui résume bien la situation à ce sujet, p.391 : "La race humaine n'a pas montré son côté le plus noble dans cette enquête".
En fait c'est ça. Dans ce polar, la race humaine est montrée sous son jour le plus atroce, et sous plusieurs formes ! Car j'oublie aussi les rares paragraphes concernant la soeur d'Erica, mère de deux enfants et femme battue. Ainsi que ceux concernant le chef de la police, qui apprend subitement qu'il a un fils, adolescent qu'il doit accueillir sous son toit.
Je dois dire que ces deux derniers élements m'ont dérangée dans le sens où je n'ai pas compris ce qu'ils amenaient au livre. Mais finalement je pense qu'ils sont là dans le cadre de la série. Parce que sûrement que leur vie, leur psychologie, leurs angoisses reviendra à un moment ou un autre dans les tomes suivants.
Alors voilà j'en ai beaucoup dit mais je vous avais prévenu ! J'étais stupéfaite de voir autant de choses dans ce polar. De l'avoir lu presque d'une traite sans une once d'ennui. De retrouver une ambiance "polars scandinaves". De voir à quel point c'était fouillé.
Je ne dirai pas que c'est génial. Mais c'est vraiment très bien. Et si je ne lirai probablement pas les précédents (quoique) je lirai probabelement les suivants !
Göteborg, 1923. Agnès ne cesse de jouer de ses charmes pour obtenir ce qu'elle veut de son père, avec qui elle vit seule...
Je n'ai lu ni "La princesses des glaces" ni "Le prédicateur". Mais je ne pouvais pas passer à côté d'un tailleur de pierres...
Alors sans connaître Erica et Patrick, j'ai ouvert "Un tailleur de pierres".
Et je dois dire d'emblée que je n'ai pas été déçue !!
Il y a tellement de choses à dire sur ce polar que je pense ne pas vraiment savoir par où commencer...
Déjà je dois dire que l'enquête est très bien menée. Je n'ai pas été étonnée en décourant le nom du meurtrier. Et pourtant, même si je m'en étais doutée, j'avais vite chassée cette idée de ma tête, n'ayant aucun indice !
Ensuite, pour le côté "polar suédois", je dois dire que j'ai retrouvé une foule de choses notée dans la série de Sjöwall et Wahlöö (dont j'attends la suite avec impatience! ;-)) : des policiers pas forcément parfait, qui préfèrent faire passer leur personne, leur carrière ou leurs amis avant une enquête (et donc par là font tout foirer), des flics qui font des erreurs, un chef qui n'a pas l'air d'être à sa place en tant que chef...
Quant aux personnages, justement, je dois dire qu'on a ici une galerie très complète de tout plein de personnages différents qui permettent à Läckberg d'aborder une foule de thématiques plus ou moins glauques...
A commencer par Agnès, la jeune fille qu'on voit évoluer de ses 14 ans à ses 53 ans. Jeune fille et femme égoïste, dont on sent petit à petit qu'elle est à la base de tout...
Ce qui amène à penser qu'ici, la psychogie, l'inconcient, ce qu'on a vécu dans l'enfance etc... est très important pour comprendre pourquoi on est devenu tel qu'on est. Parce qu'on ne peut s'empêcher de croire que cette Agnès qu'on voit grandir régulièrement entre les chapitres concernant l'enquête, n'a pas une part de responsabilité dans le meurtre de la petite Sara.
Et là je reviens sur le côté "polar scandinave". La construction de celui-ci me rappelle un de la série de Sjöwall et Wahlöö (mais je ne sais plus lequel), ainsi qu'un de Indridason... Une enquête aujourd'hui alternée par des chapitres sur des évènements qui n'ont, a priori, rien à voir, et qui se situent dans le passé.
Est-ce typique du genre scandinave ? Je ne sais pas mais en tout cas, je trouve que ça marche bien et que, évidemment, ça amène encore plus de suspens.
Car Camilla Läckberg excelle en alternance de chapitre en rapport avec les uns et les autres, qui se terminent tous sur un élément incroyable dont on ne connait pas encore la teneur qui va, bien sûr, nous faire tourner les pages envore plus goulument que ce qu'on avait déjà commencé!
Mais je m'égare car je voulais vous parler de cette foule de personnages : Erica, qui subit une dépression post-natale. Lilian (la grand mère de la fillette noyée) mère insupportable, très manique, qui contrôle absolument tout et tout le monde et qui cherche la guerre à son voisin Kaj pour des broutilles. Niclas, le mari de Charlotte (et père de la fillette noyée), qui se noie dans le travail pour oublier sa peine, incapable d'être fidèle à sa femme. Morgan, le fils des voisins de Lilian, atteint du syndrome d'Asperger (forme d'autisme que personne dans le bouquin ne semble connaître).
Le père de Niclas, à qui celui-ci n'a pas adressé la parole depuis ses 17 ans, fanatique de Dieu, homme de religion dangereux... Sa femme (la mère de Niclas donc), aveuglée par ce que dit l'Homme.
Et puis les flics ! Que dire des flics ? Gösta qui passe son temps à jouer sur son ordinateur ? Mellberg, plus âgé que Patrick mais qui ne fait que bourdes sur bourdes, et pas des minces, uniquement pour son propre intérêt...
Heureusement que Patrick et Martin sont là pour remonter le niveau ! Quoique, comme dans la série de Sjöwall & Wahlöö (eh oui encore!) la chance est pour beaucoup dans la résolution de l'enquête...
Bref, entre égoïsme, autisme, pédophilie, dépression post-natale... on peut dire qu'on ne lit pas quelque chose de tout rose !
D'ailleurs j'ai noté une phrase, tout simple, mais qui résume bien la situation à ce sujet, p.391 : "La race humaine n'a pas montré son côté le plus noble dans cette enquête".
En fait c'est ça. Dans ce polar, la race humaine est montrée sous son jour le plus atroce, et sous plusieurs formes ! Car j'oublie aussi les rares paragraphes concernant la soeur d'Erica, mère de deux enfants et femme battue. Ainsi que ceux concernant le chef de la police, qui apprend subitement qu'il a un fils, adolescent qu'il doit accueillir sous son toit.
Je dois dire que ces deux derniers élements m'ont dérangée dans le sens où je n'ai pas compris ce qu'ils amenaient au livre. Mais finalement je pense qu'ils sont là dans le cadre de la série. Parce que sûrement que leur vie, leur psychologie, leurs angoisses reviendra à un moment ou un autre dans les tomes suivants.
Alors voilà j'en ai beaucoup dit mais je vous avais prévenu ! J'étais stupéfaite de voir autant de choses dans ce polar. De l'avoir lu presque d'une traite sans une once d'ennui. De retrouver une ambiance "polars scandinaves". De voir à quel point c'était fouillé.
Je ne dirai pas que c'est génial. Mais c'est vraiment très bien. Et si je ne lirai probablement pas les précédents (quoique) je lirai probabelement les suivants !