L'instinct de mort, Jacques Mesrine

Publié le par Emeraude

Aujourd'hui, tout le monde connaît Jacques Mesrine. J'avais entendu son nom bien sûr mais c'est le film sorti récemment au cinéma qui m'a permis d'apprendre qui il était et ce qu'il représentait (je n'étais pas née quand il est mort).
Et ma curiosité, bien grande, m'a poussée à tourner les pages de son livre.
Curieuse de savoir ce qui a poussé cet homme a devenir comme ça, à savoir ce qu'il avait à dire, à lire ce que lui pouvait nous dire et non ce qu'un cinéaste en a déduit...


Et j'ai trouvé ce livre très intéressant. Intéressant parce que j'ai appris à y découvrir un homme, Jacques, devenu tueur et ennemi public numéro un. Un homme devenu un peu justicier. Un homme qui n'a qu'une seule parole. Un homme très fidèle en amitié, et même en amour à sa manière. Un homme qui essaie de montrer au peuple les conditions de vie des prisons, qui essaie de dire que ce sont les prisons qui façonnent ses hommes à devenir des criminels....

J'ai apprécié ma lecture pour ça surtout. Pour avoir pu approcher un homme dangereux qui nous a livré tout ce qu'il pouvait. Son enfance est finalement très touchante. La guerre a éloigné son père de lui, petit garçon pendant des années. La guerre lui a montré la mort, la souffrance, la violence.
Et une fois adulte, alors qu'il essaie d'avoir une vie normale, il se fait rejeter par la société. Il essaie à deux reprises mais son passé est trop dur à accepter pour la société. Et c'est vrai qu'une fois encore, on arrive presqu'à comprendre ses choix.

Alors bien sûr, rien ne pourra jamais excuser les meurtres qu'il a commis, les braquages, le kidnapping etc. mais après cette lecture, j'ai vraiment le sentiment que Jacques Mesrine était avant tout un être humain, un ami, un fils, un mari, un père.
Pourtant, il y a encore beaucoup de questions qui me taraudent... La principale concerne ses enfants. Mesrine a eu trois enfants, et il n'a jamais que le nom de sa fille à sa bouche. Il finit par la revoir et c'est dans ses yeux qu'il y voit sa condamnation. Ces moments sont touchants aussi. Mais qu'en est-il de ses fils ?

En ce qui concerne la forme du livre en elle-même je dois dire que ce n'est pas trop mal. On passe de braquage en braquage, de cavale en cavale, de prison en prison et d'évasion en évasion. Ca pourrait être lassant mais ça ne l'est pas. Ca se lit finalment comme un roman policier. Avec une écriture toute simple. Même si le tout n'a rien d'extraordinaire. On a tout de même peur pour le "héros" du roman et on en vient souvent à espérer qu'il réussira son évasion...

Une lecture qui ne sort finalement pas tant que ça de l'ordinaire, surtout quand on lit beaucoup de polar, mais lecture très intéressante que je ponctuerai en allant voir le deuxième volet du film qui sort le 19 novembre en salle !
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
B
Dans les commentaires beaucoup trouve que dans le livre Mesrine apparait beaucoup plus humain que dans le film. L'explication est simple le film est particulièrement édulcoré par rapport au livre. Toute les réflexions de Mesrine, les raisons qui l'ont poussé à faire de tels actes ont été écarté ne laissant qu'une séries de faits vu d'une tierce personne.
Répondre
E
<br /> oui, c'est évident.... mais il y a des moyens au cinéma de rendre quelqu'un humain. C'est un avis du réalisateur j'imagine. J'irai voir le 2è volet qui sort<br /> aujourd'hui et je me ferai mon opinion finale<br /> <br /> <br />
A
J'ai vu le film. C'est vrai que l'histoire personnelle de Mesrine fait de lui ce qu'il devient. En même temps, il n'y a pas de déterminisme. Toux ceux qui font la guerre d'Algérie n'ont pas torturé..
Répondre
E
<br /> c'est vrai aussi... mais j'imagine qu'il devait avoir cette violence en lui dès le départ...<br /> <br /> <br />
C
C'est étonnat ce que tu dis là. Je n'ai aps vu le film avec Cassel et ne connais pas Mesrine pluis que sa réputation. Mais cette histoire me rappelle celle d'un jeune homme de mon village, un peu voyou sur les bords mais sans plus, surtout perdu et sans repères, qui avait enfin trouvé un boulot, mais qui, armée oblige a dû partir, donnant ses chiens adorés, pour plusieurs mois en amérique du sud pour le service militaire. Quand il est revenu, il n'a pas retrouvé de travail, et il est tombé dans la délinquance... comme quoi des fois, on se dit que c'est la société qui fabrique ses délinquants! a méditer!
Répondre
E
<br /> tes derniers mots représentent exactement ce que Mesrine a voulu dire... 'la société fabrique ses délinquants..."<br /> <br /> <br />
M
Rien n'excusera un salaud... mais qu'est-ce que l'on rigolait quand il ridiculisait l'arrogante police de l'époque !
Répondre
E
<br /> j'imagine que ça devait être drôle en effet... le film ni le livre rende cet aspect là!<br /> <br /> <br />
E
non, pas totalement idiot: Mesrine a édulcoré sa biographie (c'est humain) et éludé ses aspects les plus barbares et les plus atroces; dans le film, grâce en partie à la révolte de castel, l'antipathie, le sadisme, le racisme de Mesrine ressortent bien... Pulsion de mort...
Répondre
E
<br /> il me semblait pourtant qu'il avait essayé de dire la vérité dans son livre... bon après tout je n'étais même pas née quand tout ça s'est passé... Ceci dit<br /> c'est vrai que le livre rend Mesrine plus humain alors que le film le rend plus salaud...<br /> <br /> <br />