La place, Annie Ernaux
Annie Ernaux nous parle ici de son père. De sa mort, de sa vie. D'elle et de lui.
C'est un roman court et simple. Son père est mort, elle a eu besoin d'en parler, de l'écrire. Peut-être d'essayer de le comprendre, de le connaître, de le chercher au-delà de la mort. Je peux totalement comprendre ce besoin, l'ayant ressenti moi-même à la mort de ma grand-mère. Tout comme le besoin de faire lire au monde ce qu'on a écrit. Pour la personne aimée qui n'est plus là.
Pour moi, cette démarche est normale. Et à chacun sa façon de le faire.
Mais pour ce qui est de la forme de ce court roman, La place, autant être claire, je n'ai pas du tout aimé.
Pourquoi ? A cause du style. De toutes ces phrases sans verbes, ces phrases courtes. Je trouve que ça impose une distance qui empêche toute émotion. Qu'on reste simplement spectateur de la vie de son père et de la façon dont elle s'est éloigné de son monde de commerçant et d'ouvrier. Alors que j'aurai préféré sentir ses émotions à elle. Je les ais lues, je les ai vues, je les aies comprises, je crois, mais je ne les ai pas senties.
Il faut aussi ajouter je crois que j'attendais beaucoup de ce roman et de cette auteure que je n'avais encore jamais lue et dont je n'avais entendu que du bien. Et comme souvent, lorsqu'on s'attend à trop, on est vite déçu.
Je remercie en tout cas Yohan pour le prêt ! Et, comme d'habitude, je ne suis abolument pas contre lire un autre roman de Annie Ernaux, notamment son dernier, Les années, dont je n'ai aussi entendu que du bien...