Jan Karski, Yannick Haenel

D'ailleurs, j'ai lu ce livre il y a trois jours et je ne me lance que maintenant, pour la simple et bonne raison que je cherche la meilleure façon d'en parler. Pas parce que c'est une lecture difficile. Contrairement à Cercle, du même auteur, que j'ai beaucoup aimé mais que je n'ai pas toujours trouvé évident à lire, "Jan Karski" est un roman que j'ai lu sans vraiment pouvoir le lacher.
Construit en trois parties, le roman nous présente d'abord le résistant polonais lors du film de Claude Lanzman, "Shoah". Je n'ai pas vu ce film.
Et pourtant j'imagine, rien qu'avec les mots de Haenel, les images. Tout était très clair dans mon esprit. Ce premier chapitre m'a beaucoup marquée par sa souffrance et en même temps sa limpidité à comprendre (ou du moins imaginer) ce qu'a pu vivre Karski.
La deuxième partie, très intéressante, résume le livre que Karski a lui même écrit en 1944 : "Story of a Secret State". C'est une partie pour laquelle j'ai encore plus de mal à donner mon avis. Car il s'agit plus du documentaire et que je n'ai pas ressenti la force des images de "Shoah", retranscries par la plume de Haenel.
Mais cette partie est nécessaire.
Ce livre est nécessaire. Un peu comme "Si c'est un homme" de Primo Levi.
Ce livre n'est pas un devoir de mémoire mais un témoin de l'Humanité.*
Quant à la troisième partie, Yannick Haenel laisse libre cours à son imagination et s'immisce dans les pensées de Jan Karski. Je crois que j'ai été encore plus sensible à cette partie qui prend vraiment position. Qui pose des questions, qui dénonce et qui rend vivant là ce résistant qui, à travers le roman de Yannick Haenel, véhicule encore son message.
*message personnel.