Le policier qui rit, Sjöwall & Wahlöö

Honnêtement, j'ai d'abord trouvé un certain confort à retrouver l'atmosphère si particulière de la Suède des années 70, de ces policiers sans cesse enrhumés ou en proie à des indigestions. J'ai adoré retrouvé le confort de la dénonciation de la guerre au Vietnam avec une simple description de manifestation anti-guerre au premier chapitre.
J'ai adoré le confort de trouver à droite et à gauche des indices sur la société dénoncée par le couple d'auteurs : les immigrés, les riches propriétaires qui exploitent les locataires etc...
Et j'avoue que ce confort a failli me faire tomber dans de l'ennui en plein milieu.
Parce qu'on retrouve aussi une enquête qui traine. Un meurtre collectif dans un bus vers 23h. Un bus dans lequel se trouvait un jeune policier, Strenström que tout le monde appréciait mais dont personne ne sait pourquoi il était là.
Seulement le tout est si bien mené que non, m'ennuyer dans les enquêtes de Martin Beck ? Impossible !!!
Surtout que le couple d'auteur a réussi une fin absolument extraordinaire. A tel point que ATTENTION SPOILER, je me sens obligée de vous la raconter.
Donc ATTENTION SPOILER !!!!!
"Le policier qui rit" est en réalité une chanson d'un certain Penrose où le chanteur éclate de rire entre chaque couplet. La fille de Martin Beck, 16 ans, lui offre ce 45 tours pour Noël. (J'en profite pour dire qu'on voit ici l'évolution de Martin Beck avec sa famille et ça aussi, c'est juste génial)
Quelques jours après Noël, après un mois et demi de recherche, les policiers ont enfin réussi à comprendre pourquoi Strenström était dans ce bus et de fil en aiguille, ont pu ainsi mettre la main sur le coupable.
Evidemment, Beck avait fouillé le bureau de son jeune collègue de fond en comble mais n'y avait trouvé que des photos un peu érotiques de la petite amie du jeune homme cachetée dans une enveloppe.
Sauf que... c'est là LE VRAI SPOILER, en réalité il y avait une feuille sur le bureau, sous un buvard. Une feuille qui correspondait à la feuille manqaunte d'une vieille affaire jamais élucidée sur lequel Strenström avait décidé de travailler. Certes, Beck avait deviné qu'il essayé de travailler sur cette affaire mais sur cette feuille était aussi écrit le nom d'une personne avec un point d'interrogation. Et évidemment, cette personne est le coupable...
Quant il apprend ça, Martin Beck éclate de rire.
FIN DE CET EXCELLENT OPUS DES "FONDATEURS DU ROMAN POLICIER SUEDOIS" ET DONC FIN DU SPOILER
Je suis désolée pour le spoiler, sincérement. Mais je trouve ça tellement génial que je ne pouvais pas faire autrement. D'ailleurs si vous n'avez pas lu le spoiler, je vous déconseille fortement de lire les préfaces avant car là, il n'y a pas qu'un seul spoiler. Et comme c'est souvent le cas, j'ai lu les préfaces après (comme toujours maintenant) et j'ai bien fait ! :-)
Bref, c'est sûr et certain que je continuerai cette série jusqu'au bout !