Deux femmes, Martina Cole
Susan est marié à Barry, un truand qui l'a épousé uniquement pour se rapprocher de son père, pseudo caïd notoire... Joey, le père de Susan, abusait d'elle quand elle était adolescente et frappait June, sa femme, à chaque occasion qui se présentait. Barry en fait de même avec Susan... Jusqu'au jour où Susan le tue de plusieurs centaines de coups de marteau sur le crâne...
Le roman commence alors que Susan est en transfert d'une prison à une autre et on plonge dans ses souvenirs (je taierai le fait que ces souvenirs sont complètement omniscient mais bon...), de sa tendre enfance jusqu'à ses accouchements et sa vie de mère parfaite, aimante et aimée par ses quatre petits, et de femme battue...
Le roman (je ne peux pas l'appeler polar, même si l'ambiance a tout d'un polar : violence, femme battue, viol, pègre dans un quartier sombre de Londres, prostituée, prison... il y a un meurtre, certes, mais bon, même s'il y a des secrets, il n 'y a pas vraiment de suspens) est assez long en soi...
Je l'ai lu sans déplaisir ni réel plaisir. J'ai failli abandonner en plein milieu, parce que ça ne m'apportait pas grand chose de lire cette femme qui essaie de s'en sortir dans un milieu si horrible. Et puis on est enfin arrivé au moment où elle tue Barry et on peut donc avancer, voir comment elle va s'en sortir, voir ses enfants grandir, avoir un tout petit peu de suspens car il y a beaucoup de non dits... Même si on les devine très vite, j'ai fini par me sentir vraiment proche de Susan et de ses enfants.
Et, pour faire un faux spoiler, tout est bien qui finit bien et finalement je trouve ça dommage.
Oui, le "polar" n'est pas mauvais. Mais qu'apporte-t-il de neuf aujourd'hui ? Ce n'est pas un roman écrit récemment, l'intrigue se passe entre les années 60 et 85. Un roman qui dénonce clairement le fait que personne ne bouge le petit doigt pour les femmes battues, qui dénonce la non-égalité des sexes.
Bien sûr, il y malheureusement toujours des femmes battues aujourd'hui mais, heureusement on a un peu avancé dans l'égalité des sexes.
Toujours est-il que le roman n'a rien d'exceptionnel. J'aurai même préféré qu'il finisse mal... Même si je ne peux m'empêcher d'être heureuse pour cette petite famille à laquelle je me suis attachée, je l'avoue.
Bref. Je vais conclure en disant "pas mal".
Toujours est-il qu'aujourd'hui je ne sais pas du tout pour quel polar de la sélection du mois je vais voter car à mes yeux, ils ont exactement les mêmes qualités et les mêmes défauts (sans parler du thème quasiment copié/collé d'un polar à l'autre !) : banal dans le fond et la forme ; mais qu'on lit jusqu'au bout car il y a quelque chose qui nous fait tenir et ce quelque chose ne tient pas juste à "qui est le tueur?".