Autobiographie à la jumelle, Isabelle Lortholary

Vous qui lisez ce blog depuis un certain temps, vous savez qu'il m'était impossible de ne pas lire ce livre. Impossible de ne pas le regarder, de ne pas le sentir, de ne pas me glisser dedans comme on se glisse sous une couette bien chaude en hiver...
Des nouvelles, nous dit la 4è de couverture. Dommage, je n'aime pas ça, mais le thème abordé est trop important. Pour une fois que le mot "jumelles" dans le titre semble refléter ce qu'il représente vraiment pour moi !
Ce ne sont pas des nouvelles d'ailleurs. C'est un récit sans début, milieu et fin. C'est un récit avec un fil conducteur : l'amour qu'Isabelle porte à Claire, sa soeur jumelle.
J'ai toujours pensé que chaque jumeaux devait ressentir quelque chose de différent. Que le sentiment, l'amour que je porte à ma soeur jumelle n'est pas universel. Pourtant j'ai retrouvé des éléments dans cette autobiographie, dans cette déclaration d'amour devrais-je dire, qui sont quasiment mot pour mot ce que j'ai vécu.
Les crêpes surgelées au jambon et au fromage.
La peur de voir sa soeur mourir.
Le "heureusement qu'on s'a". Sauf qu'on disait "heureusement qu'on a each other".
Et tout le reste.
Ce n'est peut-être pas un roman extraordinaire. Mais c'est un roman doux, un roman qui m'a parlé, ou plutôt qui m'a chuchoté à l'oreille... parce que je suis jumelle ? Sûrement...
D'ailleurs, le choix du verbe "être" est significatif. Ma mère, monozygote, disait toujours "je suis jumelle". Ma soeur et moi, dizygote, nous avons toujours dit "j'ai une soeur jumelle".
Pourtant, après la lecture de ce court roman et après avoir passé la soirée avec ma soeur, je dis naturellement "je suis jumelle". Et j'en suis fière.
Même si d'autres sont jumeaux, s'aiment, se détestent, se ressemblent ou sont différents, personne ne saura ce que ça fait.
Même si Isabelle Lortholary l'écrit, même si je comprends tout ce qu'elle ressent, même si je trouve que c'est un très beau roman qu'elle nous livre là, rien ne sera jamais aussi fort que le lien qui me lie à ma soeur jumelle.
PS : Je t'aime d'ailleurs. Non te le dico sufficientemente !