Tartuffe, Molière

J'avais lu en effet la pièce pour le collège ou le lycée, je ne me souviens même plus, mais si les grandes lignes étaient vaguement restées dans ma mémoire, j'avoue qu'une relecture avant la pièce sur scène était nécessaire.
Et puis j'ai remarqué que Delcourt en avait fait une adaptation en BD, dont seul le 1er tome est disponible.
Alors en plus, j'ai décidé de voir ce que ça donnait version bande-dessinée.
Pour ce qui est de la pièce elle-même, je dois dire que j'en ai beaucoup plus appréciée la lecture aujourd'hui qu'au lycée. Je ne tiens absolument pas à vous en faire une analyse ici parce que je sais que des fans de Molière et des profs de français me lisent et qu'à part mon ressenti, j'ai bien peur de ne vous dire que des bêtises.
J'ai simplement trouvé ça extraordinaire qu'une pièce écrite il y a environ 500 ans puissent encore être d'actualité. Et j'ai ri à plusieurs reprises.
Cependant, je n'aurai jamais lu Tartuffe simplement pour le plaisir.
Alors afin de voir si cela pouvait apporter quelque chose en plus, j'ai ouvert la bande-dessinée tout de suite après.
A première vue, les dessins ne sont pas extraordinaires, sans non plus être laids à mon goût. J'ai trouvé intéressant la tête donnée à Orgon parce que j'y ai tout de suite vu quelqu'un de naïf dont on est pourra facilement se moquer. Cependant, comme ce n'est que le premier volume, je n'y ai pas vu la représentation de Tartuffe lui-même.
Les dialogues se passent dans une cour, dans une pièce on ne sait où, dans un carosse pour aller au bal. La scène entre Valère et Marianne se déroule justement au bal, un bal masqué...
Bref, on a vraiment l'impression que les scénaristes ne savaient pas du tout quoi faire pour apporter leur touche personnelle.
Ce qui n'est pas du tout le cas du réalisateur du théâtre de l'Odéon.
A commencer par les costumes, qui ne sont pas, puisque le tout est joué en habit moderne. Il y a une télé écran plat sur le mur, un fauteuil en cuir au milieu, une bouteille de champagne débouchée lorsque Valère apprend que Marianne va se marier avec Tartuffe...
Le texte est bien évidemment le même, que ça soit en version folio, en version BD ou en version sur scène mais je dois dire que seule la mise en scène de Braunschweig m'a vraiment apportée quelque chose.
Il y a deux ou trois éléments intriguant qui méritent reflexion sur les symboles qu'a voulu mettre en avant le réalisateur. Je pense surtout au tout début où passe à la télé un film porno, crypté. Ainsi qu'au moment où Orgon sort de sous la table où il a pu enfin voir ce que tout le monde lui ressasse depuis le début, et où il est torse nu.
C'est une manière de voir la pièce très intéressante.
Mais c'était la première représentation de Tartuffe que je voyais sur scène donc j'ai peu d'éléments de comparaison.
Pour conclure assez simplement, Tartuffe restera toujours Le Tartuffe de Molière, qu'on n'aime ou qu'on n'aime pas. Et d'ailleurs, aujourd'hui je me demande comment on peut ne pas aimer. Moi qui préfère largement voir les pièces jouées sur scène que les lire, j'y ai pris un certain plaisir.
Par contre ne vous attardez pas trop sur la BD qui n'apporte pas grand chose. Cependant, il me semble que la mise en scène jouée au théâtre de l'Odéon apporte beaucoup plus, pour tout son côté contemporain.