Les cerfs-volants de Kaboul, Khaled Hosseini
Amir est un jeune garçon de 12 ans, vivant à Kaboul avec son père, cherchant à rendre ce dernier fier de lui.
Amir est ami avec Hassan qui est le fils du servant de son père. Hassan ferait tout pour lui, "a thousand times over". Mais Hassan n'est "qu'un servant" et il s'agit là de l'Afghanistan des années 1970.
Alors que la guerre éclate, le père d'Amir émigre avec celui-ci aux Etats-Unis.
Amir laisse derrière lui un passé, une amitié, des secrets, des hontes et va alors essayer de se construire en Occident.
Le résumé que je fais des cerfs-volants de Kaboul ne lui rend vraiment pas justice.
Il y a plein de choses dans ce roman si dur.
Je pensais ne voir que le Amir adulte, revenant dans ce pays qu'il ne connaît plus (comme le dit la bande annonce du film sorti mercredi dernier), alors que non.
On suit Amir enfant, grandissant, avec son ami Hassan. On suit Amir qui se voit à travers les yeux de son père, à travers les yeux de son ami.
On suit l'évolution de leur amitié, l'évolution de leur tournoi de cerfs-volants.
On apprend à connaître Amir tel qu'il était enfant, avec ses remords, ses regrets, ses souvenirs.
Et tout cela est très beau et très dur.
Il y a de très belles scènes d'amitié, il y a des superbes descriptions de ces tournois de cerfs-volants (dont je n'ai pas très bien compris le système à vrai dire, ayant lu le livre en vo!), mais le sujet est prenant et vraiment très dur.
Que ce soit dans l'enfance des deux garçons ou lorsque Amir, adultre, retourne à Kaboul, le Kaboul d'aujourd'hui, avec les talibans et ces gens qui tuent et font souffrir gratuitement, on trouve des scènes dont on aurait préféré ne pas entendre parler.
Parce qu'on sait que, même si tout ça est un roman, il y a une part de vérité.
Il y a un fond réel, qui existe bel et bien.
On sait qu'il y a des orphelins, de la violence gratuite et lire ça sans rien pouvoir y faire rend les choses encore plus dures, je trouve.
Et puis je n'ai pas pu m'empêcher de me demander comment j'aurai réagi moi.
Est-ce qu'on peut vraiment tout faire par amitié ? L'amour d'un père, ou d'un parent vaut-il plus que la souffrance d'un autre être cher ?
Et comment vivre avec un remords si gros ?
Comment accepter être lâche ? Comment se repentir ? Comment se faire pardonner ?
Et peut-on se faire pardonner ? Peut-on se pardonner soi-même, surtout si notre meilleur ami, considéré comme un frère qui a têté le même sein, lui, peut nous pardonner ?
Plus j'y pense et plus ce roman soulève de nombreuses questions en moi, comme vous pouvez le constater !!
C'est rare qu'un roman me fasse cet effet-là.
Qu'un roman me prenne par la main, me fasse sourire pour ce ciel plein de cerfs-volants et pour ces deux garçons de 12 ans que rien, ou presque, ne sépare.
Qu'un roman me tienne en haleine pour un certain suspens, qu'un roman me donne envie de fermer les yeux parce que la scène décrite est trop affreuse.
Qu'un roman me dise "eh oui, malheureusement, tout ça existe, c'est pour ça que j'en parle"
C'est rare qu'un roman me donne cette impression que j'ai plein de choses à dire dessus, mais qu'en même temps, tout ce que j'en dis me semble futile et inutile.
Il faut le lire.
C'est une histoire belle et dure.
Et maintenant que je l'ai lu, je vais m'empresser d'aller voir l'adaptation cinématographique!
PS : livre lu dans le cadre du challenge ABC. Lettre H. Pays : Afghanistan ayant reçu l'asile politique aux Etats-Unis !
PPS : cette phrase revient souvent "for you a thousand times over" et je la trouve si belle que je ne peux m'empêcher de la partager avec vous !