Le disparu, Hans-Ulrich Treichel
Nous sommes après la guerre, en Allemagne. Un enfant nous parle de son frère Arnold. Son frère mort pendant la guerre. Jusqu'au jour où sa mère lui dit la vérité : Arnold n'est pas mort, il a disparu. Elle l'a remis dans les bras d'une étrangère alors qu'elle croyait sa vie en danger.
Le frère d'Arnold va alors grandir un peu dans l'ombre de ce grand frère que ses parents recherchent depuis lors, sans relâche.
Le père se cache dans le travail. Sa mère, quand elle ne regarde pas dans le vide tristement, étouffe son enfant de baisers et de câlins.
Le frère d'Arnold va alors nous raconter tous les périples et tous les tests par lesquels la famille va passer pour savoir si oui ou non, un enfant trouvé est bel et bien Arnold.
C'est vrai que le sujet est dur. C'est vrai que je voulais lire quelque chose de plus léger après Edgar Mint. Mais finalement, j'y ai trouvé mon compte. Parce que le livre est beaucoup trop court pour pouvoir sentir la douleur qu'un enfant ainsi disparu puisse infliger.
On voit le tout à traver le regard d'un enfant, d'un adolescent, qui finalement a peur de devoir partager sa chambre, un enfant qui ne veut pas qu'on le regarde en pensant à Arnold. Un enfant qui est triste que sur toutes les photos de famille on ne voit qu'une partie de son corps et jamais lui en entier.
Un enfant qui veut exister en tant que ce qu'il est et non pas en tant que "frère d'Arnold". Et pourtant, l'auteur ne lui a pas donné de prénom.
Et même s'il sent et voit la tristesse de ses parents, j'ai trouvé celle-ci assez impalpable. Et du coup j'ai trouvé le roman assez moyen, même si tout ça se lit d'une traite (surtout qu'il n'est absolument pas découpé, ni en chapitres, ni avec des sauts de ligne, ce qui donne quand même l'impression qu'on ne peut pas le lâcher, sensation que j'ai trouvé assez désagréable d'ailleurs)
Pourtant la fin est très forte, en soi. Mais je n'ai pas ressenti la violence que la dernière image apporte. Je l'ai comprise mais c'est tout.
Et puis je dois dire que j'étais déçue de lire autant de descriptions de divers tests passés à l'époque (et agacée par la même occasion de voir qu'à l'époque les tests ADN n'existaient pas. Ca aurait été si simple pour la famille!). Je ne m'attendais pas du tout à ça et c'est trop technique pour ressentir quoi que ce soit.
Donc si j'aurai aimé pouvoir leur faire faire des tests d'ADN parce qu'après tout on a quand même envie que la famille retrouve son enfant, je n'ai été que moyennement emballée par ce court récit.
Le disparu, sorti en 1997 est le premier roman de l'auteur (traduit de l'allemand parJean-Louis de Rambures) et comme le style est assez fluide, j'essaierai peut être les autres l'amour terrestre et le vol humain, sortis respectivement en 2004 et en 2007.
PS : livre évidemment lu dans le cadre du challenge ABC, lettre T, Pays Allemagne et pour le décompte... ça fait il me semble un livre de moins à lire qu'hier avec un jour en moins ;-)