Un peu de psychologie de salon...
En Octobre 2003, je commençais tout juste mes études d'hôtellerie.
Je faisais ma première semaine d'application. Bien coiffée, bien maquillée, en tailleur jupe avec une lavalière bleue vraiment très laide, j'étais prête à braver tout le monde et à offrir le meilleur service aux clients venus se régaler avec des plats préparés par des élèves, et à être servis avec leur maladresse de débutant.
C'était un lundi soir.
Mon premier soir.
J'avais déjà été serveuse avant cela, dans un bistrot. Ca n'a rien à voir bien sûr.
Les cuisines ne se trouvaient pas au même étage que le restaurant (chose pas pratique du tout qu'ils ont pris soin de changer plus tard)
Vers 20h, en début de service donc, je descends vaillamment les marches des escaliers avec une pile d'assiettes sales à la main et là, comment, pourquoi je ne sais pas, mais je glisse et je me retrouve étalée au beau milieu des escaliers, des bouts d'assiettes partout par terre, et bien sûr ayant filé mon collant de toute part, avec un bleu gros comme une toile d'araignée (ne me demandez pas pourquoi c'est le souvenir que ce bleu me laisse) sur la cuisse, et surtout, du sang partout car les morceaux de vaisselle, ça attaque la peau!
Ne vous inquiétez pas, ce n'étaient que des égratignures. Avec un gros bleu.
Malgré quelques larmes, après avoir collé plusieurs pansements un peu partout, j'ai repris le service, vaillante.
A ce moment-là de ma vie, je n'étais pas très bien dans ma peau. Je ne sais plus pourquoi d'ailleurs. Je commençais de nouvelles études, j'avais un nouveau copain, je me faisais de nouveaux amis. Tout allait bien a priori mais a posteriori, non.
Donc je suis tombée. Comme si le fait que je ne sois pas bien dans ma peau malgré tout le bien que je vivais, me tombait dessus :-)
Un an plus tard.
Novembre 2004.
Cela fait un mois que je suis rentrée de mon périple de quelques mois en Angleterre où j'ai vécu des choses passionnantes.
Cela fait un mois que je suis retournée chez mes parents après 4 mois d'indépendance, chez mes parents où il n'y a plus aucun de mes frères et soeurs, sachant que j'ai un frère à Rennes, une soeur à Strasbourg et ma soeur jumelle en Angleterre pendant un an!
Là, je sais que je ne suis pas bien dans ma peau.
Je reprends tout juste le rythme scolaire, la dernière année, le diplôme, le mémoire, les dossiers, le stage... J'en ai déjà marre des études.
Avec une copine un soir, on se retrouve à Châtelet dans un bar, juste après les cours, pour travailler sur le projet qu'on nous a déjà collé.
On prend chacune le RER A en sens inverse.
A nouveau, je descends vaillamment les escalators (qu'y a t il de bien compliqué à cela, dites le moi ? même en jupe et talons hauts...)
Quand tout à coup, je m'entends crier, et je me vois tomber et je me dis "M... je suis dans des escalators, ça risque de faire mal en bas"
Je me retrouve en bas, ayant peur pour mon ordinateur que j'avais dans une sacoche qui est un peu plus loin, avec des tonnes de gens qui me demandent si ça va et qui m'aident à me relever.
Tout va bien à part que mon collant est filé... Et puis là je vois mon genou en sang.
Et là je tremble.
Heureusement qu'il y a des bonnes âmes à Paris de temps à autre car une femme m'a emmenée voir un agent de la RATP qui m'a emmené dans leur cellule d'infirmerie avec des pompiers ni très beaux, ni très drôles :-)
Un peu plus, et je devais faire des points de suture.
Je suis rentrée chez moi comme une grande avec une énorme bande de gaze autour du genou, pied nus dans mes chaussures en cuir (très désagréable...) ayant essayé désespérement d'appeler ma mère au moins 10 fois car elle travaillait juste à côté
(Maman, ne t'en veux pas s'il te plaît, c'était il y a deux ans!!!!!)
J'ai passé trois semaines avec un pansement sur mon genou. J'ai une cicatrice à vie maintenant.
Et je savais qu'une fois encore, j'étais tombée et je m'étais fait mal parce que ça n'allait pas.
Là au moins, c'était plus clair et je l'acceptais avec plus de facilité!
Et malgré tout, je n'ai pas eu peur des escalators !
Aujourd'hui, Septembre 2007.
Je suis au travail, assise sur ma chaise devant un ordinateur en plein milieu de la journée.
Tout est clair dans ma tête même si concrêtement tout ne va pas bien dans ma vie en ce moment (je vous passe les détails c'est long et pas forcément intéressant).
Je me lève pour aller chercher du papier à en-tête dans le placard afin de le glisser dans l'imprimante.
"BOUM", un tiroir ouvert sur mon chemin se charge de filer mon collant. Car oui, c'est encore une fois, la première chose à laquelle je pense!
Il est 10h du matin.
Et tout à coup, je saigne.
Et j'ai mal, quand même.
J'ai même l'impression qu'il y a comme une grosse coupure sur 5 cm de long sur ma jambe. Ce n'est qu'une impression.
Ca ne fait pas du bien, mais ça a l'air plus grave que ça vraiment l'air.
Je pars en cuisine comme une grande chercher du désinfectant et des pansements.
Et je passe la journée pieds nus dans mes chaussures en cuir pour me rendre compte seulement à 20h qu'une fois encore, je me suis fait mal à un moment donné crucial de ma vie.
J'ai compris maintenant.
Je n'ai jamais eu d'accident grave dans ma vie (je touche du bois)
J'ai été hospitalisée une seule fois, j'ai fait 2 crises de calculs reinaux qui m'ont valu les urgences et la certitude que je boierais maintenant suffisamment d'eau pour que ça ne m'arrive plus jamais.
Mais ce sont des bobos à la jambe qui viennent me faire prendre conscience de mon état inconscient...
Ca serait pas possible que ça soit autre chose que les escalators ou les tiroirs ?
Je faisais ma première semaine d'application. Bien coiffée, bien maquillée, en tailleur jupe avec une lavalière bleue vraiment très laide, j'étais prête à braver tout le monde et à offrir le meilleur service aux clients venus se régaler avec des plats préparés par des élèves, et à être servis avec leur maladresse de débutant.
C'était un lundi soir.
Mon premier soir.
J'avais déjà été serveuse avant cela, dans un bistrot. Ca n'a rien à voir bien sûr.
Les cuisines ne se trouvaient pas au même étage que le restaurant (chose pas pratique du tout qu'ils ont pris soin de changer plus tard)
Vers 20h, en début de service donc, je descends vaillamment les marches des escaliers avec une pile d'assiettes sales à la main et là, comment, pourquoi je ne sais pas, mais je glisse et je me retrouve étalée au beau milieu des escaliers, des bouts d'assiettes partout par terre, et bien sûr ayant filé mon collant de toute part, avec un bleu gros comme une toile d'araignée (ne me demandez pas pourquoi c'est le souvenir que ce bleu me laisse) sur la cuisse, et surtout, du sang partout car les morceaux de vaisselle, ça attaque la peau!
Ne vous inquiétez pas, ce n'étaient que des égratignures. Avec un gros bleu.
Malgré quelques larmes, après avoir collé plusieurs pansements un peu partout, j'ai repris le service, vaillante.
A ce moment-là de ma vie, je n'étais pas très bien dans ma peau. Je ne sais plus pourquoi d'ailleurs. Je commençais de nouvelles études, j'avais un nouveau copain, je me faisais de nouveaux amis. Tout allait bien a priori mais a posteriori, non.
Donc je suis tombée. Comme si le fait que je ne sois pas bien dans ma peau malgré tout le bien que je vivais, me tombait dessus :-)
Un an plus tard.
Novembre 2004.
Cela fait un mois que je suis rentrée de mon périple de quelques mois en Angleterre où j'ai vécu des choses passionnantes.
Cela fait un mois que je suis retournée chez mes parents après 4 mois d'indépendance, chez mes parents où il n'y a plus aucun de mes frères et soeurs, sachant que j'ai un frère à Rennes, une soeur à Strasbourg et ma soeur jumelle en Angleterre pendant un an!
Là, je sais que je ne suis pas bien dans ma peau.
Je reprends tout juste le rythme scolaire, la dernière année, le diplôme, le mémoire, les dossiers, le stage... J'en ai déjà marre des études.
Avec une copine un soir, on se retrouve à Châtelet dans un bar, juste après les cours, pour travailler sur le projet qu'on nous a déjà collé.
On prend chacune le RER A en sens inverse.
A nouveau, je descends vaillamment les escalators (qu'y a t il de bien compliqué à cela, dites le moi ? même en jupe et talons hauts...)
Quand tout à coup, je m'entends crier, et je me vois tomber et je me dis "M... je suis dans des escalators, ça risque de faire mal en bas"
Je me retrouve en bas, ayant peur pour mon ordinateur que j'avais dans une sacoche qui est un peu plus loin, avec des tonnes de gens qui me demandent si ça va et qui m'aident à me relever.
Tout va bien à part que mon collant est filé... Et puis là je vois mon genou en sang.
Et là je tremble.
Heureusement qu'il y a des bonnes âmes à Paris de temps à autre car une femme m'a emmenée voir un agent de la RATP qui m'a emmené dans leur cellule d'infirmerie avec des pompiers ni très beaux, ni très drôles :-)
Un peu plus, et je devais faire des points de suture.
Je suis rentrée chez moi comme une grande avec une énorme bande de gaze autour du genou, pied nus dans mes chaussures en cuir (très désagréable...) ayant essayé désespérement d'appeler ma mère au moins 10 fois car elle travaillait juste à côté
(Maman, ne t'en veux pas s'il te plaît, c'était il y a deux ans!!!!!)
J'ai passé trois semaines avec un pansement sur mon genou. J'ai une cicatrice à vie maintenant.
Et je savais qu'une fois encore, j'étais tombée et je m'étais fait mal parce que ça n'allait pas.
Là au moins, c'était plus clair et je l'acceptais avec plus de facilité!
Et malgré tout, je n'ai pas eu peur des escalators !
Aujourd'hui, Septembre 2007.
Je suis au travail, assise sur ma chaise devant un ordinateur en plein milieu de la journée.
Tout est clair dans ma tête même si concrêtement tout ne va pas bien dans ma vie en ce moment (je vous passe les détails c'est long et pas forcément intéressant).
Je me lève pour aller chercher du papier à en-tête dans le placard afin de le glisser dans l'imprimante.
"BOUM", un tiroir ouvert sur mon chemin se charge de filer mon collant. Car oui, c'est encore une fois, la première chose à laquelle je pense!
Il est 10h du matin.
Et tout à coup, je saigne.
Et j'ai mal, quand même.
J'ai même l'impression qu'il y a comme une grosse coupure sur 5 cm de long sur ma jambe. Ce n'est qu'une impression.
Ca ne fait pas du bien, mais ça a l'air plus grave que ça vraiment l'air.
Je pars en cuisine comme une grande chercher du désinfectant et des pansements.
Et je passe la journée pieds nus dans mes chaussures en cuir pour me rendre compte seulement à 20h qu'une fois encore, je me suis fait mal à un moment donné crucial de ma vie.
J'ai compris maintenant.
Je n'ai jamais eu d'accident grave dans ma vie (je touche du bois)
J'ai été hospitalisée une seule fois, j'ai fait 2 crises de calculs reinaux qui m'ont valu les urgences et la certitude que je boierais maintenant suffisamment d'eau pour que ça ne m'arrive plus jamais.
Mais ce sont des bobos à la jambe qui viennent me faire prendre conscience de mon état inconscient...
Ca serait pas possible que ça soit autre chose que les escalators ou les tiroirs ?