l'élégance du hérisson, Muriel Barbery

Voilà, mon tour est passé.
Je viens de terminer L'élégance du hérisson. Je n'avais lu que de bonnes critiques (à part Alaligne qui sans pour autant ne pas avoir aimé, a émis quelques réserves) et je n'en avais entendu que du bien.
Alors je voulais savoir moi aussi, qu'est ce qu'il y avait de si bien à ce roman.
Roman se situant au 7, rue de Grenelle à quelques pas seulement du bon marché.
Immeuble où vit Mme Michel, la concierge, très intellligente et cutlivée qui fait tout pour paraître ce qu'elle est : simplement une concierge. Mais où vivent aussi plusieurs familles très riches possédant chacune un appartement de quelques 400 m2. Dans l'une de ces familles, il y a Paloma, une jeune fille de 12 ans surdouée. Et puis, après la mort de l'un des habitants de l'immeuble, va s'installer M. Ozu, un riche japonais.
Je ne vais pas dire que je n'ai pas aimé. C'est faux. Mais je crois que la critique va être très difficile.
Premièrement, je n'ai pas du tout aimé le personnage de la concierge.
Je l'ai trouvé antipathique, jusqu'à un certain point.
Pourquoi ?
Parce que dans son besoin (assez incompréhensible jusqu'à un certain moment du roman) de vouloir paraître aussi bête qu'une concierge est censée l'être, elle respire la pédanterie. Elle sursaute à une faute de français que tout le monde fait (" pour pallier à"). Entendre cette faute de la bouche d'une aristocrate l'insurge.
Et franchement, moi même j'ai réfléchi quelques minutes pour savoir où était la faute... et puis je me suis souvenu que "pallier" veut dire : "faire face à". C'était mon moyen mnemotechnique pour savoir que "pallier" se dit "pallier qq chose". Dans "faire face à", il y a déjà le "à". Pas besoin de l'ajouter à "pallier" donc.
Voilà pour le petit cours de français de la semaine ;-)
Mais bon, il n'y a pas que ça. Elle aime certes aussi bien la littérature russe que Eminem, mais cette concierge m'a énervée. Tout simplement.
Et puis je ne l'ai pas comprise.
Même si on conçoit à la fin du roman pourquoi elle est comme ça.
Toujours est-il qu'avant la fin du roman, je ne l'ai trouvé en rien sympathique.
Il a fallu l'arrivée de M. Ozu, qui prend tout de même plus de 100 pages, et qu'ils se lient d'amitié (encore une bonne cinquantaine de pages) pour qu'elle me paraisse humaine.
Et je n'ai pas aimé non plus sa manière de tout référer à la littérature, de reconnaître immédiatement la première phrase de Anna Karénine et de savoir que les chats de M. Ozu ont les prénoms de héros de la littérature russe.
Cet aspect là du monde littéraire, qui existe probablement, ne m'attire pas du tout.
Enfin, je m'égare un peu là.
Il y a tout de même Paloma, pour qui j'ai éprouvée une sincère sympathie.
Elle est très intelligente, surdouée même, mais elle, elle ne se la pète pas. Si je peux me permettre de parler ainsi ;-)
Parce que son journal, certes très bien écrit et sur des sujets très interessants, reste le journal d'une gamine de 12 ans avec les problèmes d'une gamine de 12 ans :
- Sa grande soeur la fait chier
- Ses parents ne la comprennent pas
- Le collège et les profs l'emmerdent
- Elle haït tout ce qui l'entoure.
Elle se demande même, en allant prendre le thé chez Angelina, pourquoi les jeunes de banlieue brûlent des voitures, quand elle, elle a dans le projet de brûler son appartement.
Donc voilà, même fille de riches, elle est comme tout le monde.
Et c'est ce qui m'a plu chez elle.
Quand à M. Ozu, et bien j'ai été très déçue et triste de ne faire que l'apercevoir.
Lui ne tient pas de journal. On ne le voit qu'à travers les yeux des autres.
C'est dommage.
En lisant tous les billets sur ce livre, j'avais réellement cru à une amitié entre trois personnages dont le destin n'aurait jamais du les rapprocher, si ce n'est pour leur adresse.
Et c'est le cas, dans les dernières pages seulement...
Je crois que je suis très méchante là.
J'ai apprécié la plume de Muriel Barbery, bien que je l'ai trouvé beaucoup trop intellectuelle pour moi. Mais il m'a fallu attendre la fin du livre pour ressentir autre chose que de l'énervement face aux évènements du 7, rue de Grenelle.
J'ai tout de même tourner la dernière page avec regret.
J'aurai réellement aimé que ça se termine autrement.
Alors je ne dirai pas, comme tout le monde "c'est génial il faut absolument que tu le lises !". Mais je dirais "oui, c'est très bien. Je n'ai absolument pas perdu mon temps à le lire. Mais je ne suis pas aussi enthousiaste que le reste du monde."
Et en disant ça, je me dis que je n'ai peut-être pas compris.
Parce que franchement, en lisant les pensées intimes d'une gamine de 12 ans et d'une concierge, je dois l'avouer, je me suis sentie très bête.
En y réflechissant bien, je crois que j'aurai dû écrire cet article dans plusieurs jours, en ayant pris soin de réellement réfléchir à tout ce que ce dit dans ce livre, et en ayant pris suffisament de recul.
Parce que là, sincèrement, j'ai l'impression de partir dans tous les sens et d'être complètement hors sujet ;-)