Les livres qu'on lit parlent-ils de nous ?
Avant, lorsque j'étais adolescente, au lycée ou même à la fac, je lisais beaucoup, c'est vrai.
Je lisais plus que mes amis (sauf ceux qui étaient dans ma classe en bac Littéraire mais je dois avouer que je n'avais pas beaucoup d'amis sur ce tas de 30 élèves), je lisais plus que ma famille.
Mais je ne lisais pas du tout régulièrement.
Je lisais surtout beaucoup l'été, pendant les vacances scolaires, au soleil, au bord de la piscine. J'enchaînais 4 à 8 bouquins selon la teneur des vacances.
Et depuis, mes lectures ont toujours suivi le même rythme. Pendant un temps, je lis beaucoup. Parce que je trouve ou parce qu'on me conseille de bons livres. Et soit je tombe sur un livre qui ne me plaît pas et donc je ne lis plus pendant un certain temps. Je passe plutôt mon temps dans le métro à révasser, écouter de la musique ou plutôt écouter la conversation des gens.
Soit, au contraire, je tombe sur une pure merveille et là, je n'arrive plus rien à lire après. Parce que rien n'arrive à la cheville du bijou avec lequel j'ai passé quelques jours.
Et depuis que j'ai commençé ce blog, je m'étonnais de lire toujours et encore. De n'avoir presque que ça à faire. Lire, lire, lire. Tous les livres que j'ai ouvert depuis "L'aveuglement" m'ont fait avancer de quelques manières que ce soit.
Et jusque là, je n'ai jamais été déçue. Même si tous les livres ouverts n'étaient pas des merveilles, ils étaient tous bons, chacun à leur manière.
Je vous avouerais donc que j'avais peur de tomber sur un livre qui ne me plairait pas et me donnerait envie de faire autre chose pendant un temps.
Et si je ne lis plus pendant un mois ou deux ? Qu'advient-il de mon blog? Il reste en ligne, c'est sûr. Je peux rester vivante sur la blogosphère en visitant et commentant les vôtres. Mais si le mien reste inerte ?
Ce blog est devenu à part entière dans ma vie et je crois que je m'en occupe comme je devrais m'occuper de mes plantes. (je n'ai pas vraiment la main verte et c'est bien dommage...)
Et voilà que ce que je craignais est arrivé : un livre qui ne me plaît pas.
Je me suis vite rendue compte qu'il ne me plaisait pas mais j'aurais pu continuer à le lire. Je me disais que ça aurait été intéressant d'insérer des critiques négatives ici. Ca manque, je trouve.
Mais non, je pars à Paris en métro sans même prendre le livre dans mon sac et je ne lis pas pendant trois jours.
C'était la catastrophe.
Ce livre, La joueuse de go, je le lirai sûrement un jour. Je n'ai lu que 50 pages, à peine. Mais ces chapitres d'une page, où on saute d'un personnage à l'autre un chapitre sur deux, où l'auteur ne nous laisse pas le temps d'apprécier un personnage ou une situation, même si on le retrouve un chapitre plus loin, me déplaît fortement.
Ce n'est pas la première fois que j'ouvre un livre présenté ainsi, et ce n'est pas la première fois que je le referme aussi vite.
Alors est venu la grande question : j'abandonne ou je me force ?
Si j'abandonne, ça veut dire quoi ?
Mais si je me force, je n'apprécie plus une des choses que j'aime le plus au monde. Alors à quoi bon ?
Pour faire une légère digression, je regarde en ce moment la série Grey's anatomy. Et je dois avouer que j'aime tellement que j'ai eu l'envie de faire un article en apparté sur le blog. Ca sera peut-être pour plus tard. Toujours est-il que dans un épisode, une interne dit à quelqu'un que demander à un chirurgien quelle spécialité il va choisir est la question la plus personnel qu'on puisse lui poser : ça révèle complètement sa personnalité.
Est-ce que ce n'est pas pareil pour nous lecteurs ? En fonction des livres qu'on lit, c'est sûr, personne ne peut nier nous connaître un tout petit peu au moins (ne parlons pas de ce qu'on écrit!).
Mais peut-on nous juger en fonction des livres qu'on referme avant la fin ? Et surtout si on referme un livre avant la fin ?
J'ai arrêté de réfléchir, ça donne trop mal à la tête ;-)
J'ai regardé ma pile de livres qui attendent sagement chacun leur tour et j'ai pris le premier sur la pile (sans forcément que ça soit celui que j'avais choisi de lire après) : Lutetia, de Pierre Assouline.
J'ai commencé hier, j'ai déjà lu 171 pages. Ce roman, c'est tout l'inverse au niveau de la forme.
Et je sens que d'ici peu, j'aurais beaucoup beaucoup de choses à dire dessus !
Ca me rassure, ça me fait même revivre... virtuellement en tout cas ;-)