Biographie de la faim, Amélie Nothomb
Ca y est, j'ai craqué pour un autre Amélie Nothomb non sans avidité et curiosité.
Je n'ai pas été déçue mais je n'ai pas été comblée pour autant.
C'est une autobiographie, et tout le monde sur les blogs l'a toujours dit. Mais j'avais un peu oublié ça quand j'ai lu les premières pages sur ce pays qui ne connaît jamais la faim et pour lequel on est tous indifférent.
Je m'attendais alors à un récit fantastique entremêlé d'autobiographie et de traité philosophique sur la faim, et la soif, dans tous les sens du terme qu'on peut leur trouver.
Et je me suis retrouvée dans complètement autre chose.
J'étais un peu déçue de ne pas avoir ce récit délurant sur un tout petit pays à l'autre bout du monde dont tout le monde se fout, et justement parce que tout le monde s'en fout, Amélie Nothomb va en faire un roman.
Et puis je me suis retrouvée au Japon, en Chine, à New-York et je n'ai cessé de voyager et de grandir avec Amélie. J'ai adoré cette partie-là!
J'aime beaucoup voyager et voyager ainsi à travers la plume d'une adulte avec les yeux d'une
enfant, c'était magique et très bien écrit.
J'ai tout de même trouvé ça dommage qu'une fois New-Yok découvert et vécu, elle survole le Bengladesh et le Laos. J'aurai aimé avoir la même sensation avec ces pays-là qu'avec les trois précédents. Mais elle n'en a pas dit assez long.
On en est vite revenu à son autobiographie, son adolescence et son anorexie. Je ne dis pas que je n'aime pas lire ça, mais il y a un peu trop de mélange de tout dans ce bouquin. On sent qu'elle écrit ce qu'elle veut, tout simplement, sans réfléchir à la logique du récit (même si c'est chronologique).
Et je trouve ça bien à la fois, ça reste du Amélie Nothomb, déluré et fantastique, et vrai et dur et un peu "je me fous des critiques parce que je suis différente" mais j'ai trouvé ça dommage. Encore une fois, on a d'abord ce petit pays inintéressant (qu'elle aurait pu rendre très intéressant je suis sûre!) puis sa vie dans tous les pays du monde, puis elle qui devient adolescente et retourne en Belgique, seul pays qu'elle ne comprend pas. Elle aurait pu en parler plus aussi. Et puis ses retrouvailles au Japon, dont on sait qu'on peut lire la suite dans "stupeurs et tremblements".
Pour résumer : je l'ai lu d'une traite (encore!) et j'ai aimé. Mais pas entièrement. Ca ne m'empêchera vraiment pas d'en ouvrir d'autres!
J'aime beaucoup le fait que ça se lise vite et facilement et d'un seul coup. C'est comme si on ne voulait jamais la quitter cette divinité japonaise de trois ans, cette princesse new-yorkaise de 10 ans!
Oh et une dernière petite chose, une petite astuce pour apprécier d'autant plus ce petit roman : aller le lire aux Champs de Mars (si vous habitez Paris;-) ), votre voyage dans l'atlas d'Amélie sera ponctué par les langues du monde entier, c'est très joli comme accompagnement ;-)