"Les mots" de Jean-Paul Sartre

Publié le par Emeraude

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Voilà un roman très intéressant...
Je dois être honnête, ce n'est que le deuxième de Sartre qui passe sous mes yeux. Le premier étant "Les mains sales" que j'ai lu uniquement pour faire passer le temps dans le métro.

Et j'ai choisi celui-là surtout car je l'ai vu toute mon adolescence dans la bibliothèque de ma grande soeur, et que j'avais alors essayé de m'y mettre plusieurs fois. En vain.
Cette fois, je me suis retrouvée à lire les premières pages devant le rayon de la fnac, sans pouvoir m'arrêter.

Et je crois que je n'ai jamais senti autant d'émotions différentes et contradictoires dans un même livre.
Voilà Sartre qui nous raconte son enfance en deux parties : lire et écrire.

Au début, je trouvais ça extraodinaire, ce moyen d'utiliser des termes presque incompréhensibles, de longues phrases très philosophiques pour nous raconter un souvenir d'enfant lointain et finalement, pas vraiment intéressant.
J'étais impressionnée mais je trouvais ça quand même un peu chiant. (excusez le terme mais c'est vraiment le seul mot qui me vient à l'esprit!)

Et puis, j'étais étonnée de lire quelqu'un d'aussi narcissique. Certes, c'est un roman autobiographique, mais là c'est quand même un peu trop à mon goût.
Sarte se dépeint entre ses 7 et 9 ans, comme un petit garçon obéissant, uniquement pour faire plaisir aux adultes, il se sacrifie à être un gentil petit garçon, ou plutôt une gentille petite fille pour le plaisir de ses grands-parents et de sa mère.
Mais quel enfant de cet âge-là pourrait vraiment ressentir ça ?

J'ai tout de même continuer la lecture, car j'étais intriguée. Et il faut le dire, c'est bien écrit.

Quand à la partie "Ecrire", je m'y suis retrouvée, parfois. Et à d'autres moments, je ne comprenais plus l'intérêt de ce que je lisais. Il nous parle de ses souvenirs au lycée. Quel rapport avec le fait qu'il se soit mis à écrire ?
On dirait un journal intime très élaboré que très peu de personne peuvent comprendre.

J'y ai tout de même retrouvée un bout de moi-même. Et je pense que chaque personne qui écrit doit ressentir un peu la même chose, chacun à sa façon.
Le simple fait de peindre ses personnages à l'image de celui qu'il aurait voulu être, par exemple.
Le fait de se sentir exister par les mots. Car c'est tout ce que j'ai compris de ce que j'ai lu : Sarte a commencé à exister avec les mots.
Il les a d'abord lu, puis il les a écrit.

Toujours est-il que j'ai détesté.
Pourtant, je l'ai lu jusqu'au bout. Et j'ai adoré.
Je suis restée sur ma fin, je n'ai compris ni le but, ni le point final. Je n'ai tout simplement rien compris.
Seulement qu'il avait l'air mal avec lui-même, mal avec lui en tant qu'enfant, mal avec lui en tant que personnage vivant et reconnu.

Quand j'ai fermé le livre, je n'ai rien senti. Mais au fur et à mesure que je le lisais, j'étais émerveillée, énervée, admirative, attendrie, joyeuse un peu, triste souvent.

Le résultat de cette lecture est que ça m'a donné envie d'en connaître plus sur Jean-Paul Sartre. Et non sur les mots de Jean-Paul Sarte.
Même si je reste persuadée que le meilleur moyen de connaître quelqu'un est de le lire.
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